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Lors de notre descente progressive vers le sud de l’Argentine, nous avons décidé de visiter le parc National de Talampaya (se prononce « Talampasha » version argentine 🙂 et celui d’Ischigualasto (aussi appelé Valle de la Luna). Le problème, c’est que sans son propre véhicule, ce n’est pas si simple. Cet article raconte l’expérience plutôt mitigée qu’a été la nôtre, mais nous tenons quand même à préciser que les paysages sont magnifiques et que nous ne regrettons finalement pas d’y être allés. Cependant, l’expérience aurait pu être nettement plus belle dans d’autres conditions. Il est important que vous sachiez à quoi vous attendre avant d’aller dans ce parc national qui, selon moi, devrait être géré d’une toute autre manière.
Visiter Talampaya depuis la Rioja
Nous décidons de nous arrêter dans la ville de La Rioja, capitale de la province du même nom. On se trouve une auberge sympa et pas chère à deux pas du centre-ville et on fonce se renseigner à l’office de tourisme sur les parcs nationaux les plus proches (Talampaya et Ischigualasto). Le problème est que ces deux parcs se trouvent dans deux provinces distinctes. Le parc national Talampaya est sur le territoire de la Rioja, mais Ischigualasto se trouve dans la province de San Juan. Bien que ces deux parcs soient collés l’un à l’autre, les entrées se trouvent à un peu moins d’une centaine de kilomètres l’une de l’autre. De ce fait, l’office de tourisme ne nous délivrera des informations que sur Talampaya, mais en tout cas, on a su tout ce qu’on voulait sur ce parc. Pour le parc national d’Ischigualasto, on se réfère à notre guide de l’Argentine et aux informations qu’on trouve par-ci par-là sur internet. On apprend alors que les seules façons de visiter le parc d’Ischigualasto est à bord de son propre véhicule ou bien via une excursion depuis San Augustin de Valle Fertil (excursions moins chères que depuis La Rioja). Dans tous les cas, les véhicules, que ce soit le vôtre ou celui de l’agence, doivent suivre un convoi pour visiter le parc d’Ischigualasto. À moins donc de louer une voiture, de passer par une agence ou de faire du stop et d’avoir beaucoup de chance, impossible pour nous de visiter le parc. Tant pis, on se contentera de visiter le parc de Talampaya qui offre des paysages similaires d’après ce que nous avons pu voir comme photos sur internet.
Découvrir Talampaya, ça se paye (cher) !
Il s’avère que ce parc, pourtant national et classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO en 2000, est géré par une agence de tourisme qui a obtenu la concession du parc. Il est devenu alors impossible de se promener librement dans le parc. Le seul moyen de le découvrir est de payer une visite guidée en plus de l’entrée du parc national. On aurait préféré payer plus cher le parc national et moins cher pour la visite, mais c’est loin d’être le cas.
Autre information importante : les visites guidées peuvent se faire à pied, à vélo, à bord d’un minibus ou à bord d’un bus « safari » avec vue panoramique sur le toit. Visiter un parc national en bus n’étant pas trop l’idée qu’on se fait de la découverte d’un endroit protégé, nous décidons d’opter pour la balade à vélo. On demande alors à l’accueil si nous pouvons faire cette promenade et on nous répond que « oui, mais il faut un groupe de 8 personnes minimum » idem si on veut le faire à pied … Le parking du parc était presque vide et le peu de personnes sur place souhaitait prendre le bus… On attend un peu, mais personne n’arrive, on se résigne donc à prendre le minibus. Bref, ils préfèrent faire tourner un minibus (à essence bien sûr…) rempli seulement au quart dans le parc plutôt que de faire visiter le parc à pied ou à vélo. La logique nous échappe, mais malheureusement, c’est ça où nous rentrons à l’auberge en n’ayant rien vu. On paye (cher, voir les tarifs dans nos conseils pratiques) et on attend le minibus. Heureusement, un restaurant impeccable, vide de client, mais plein d’employés, peut vous servir un rafraîchissement (cher lui aussi). Sinon, un petit abribus est prévu pour ne pas attendre en plein soleil avec une belle pancarte vous expliquant à quoi sert votre argent.
Visiblement, on n’est sûrement pas les seuls à se poser la question. Concrètement, les trois quarts de notre argent vont dans le restaurant, les bus et l’essence. C’est dommage, on n’avait justement besoin de rien de tout ça … Bon, sinon, quelque chose de positif, il existe un sentier du triasique. C’est un sentier de découverte des dinosaures dont les fossiles ont été trouvés dans le secteur du parc. Malheureusement, vous ne verrez pas de fossiles, seulement des répliques à taille réelle de ces dinosaures. Finalement, c’est plus un sentier d’une dizaine de minutes pour faire patienter les enfants avant le départ du bus, mais c’est déjà ça.
On élabore des théories sur les pétroglyphes
On commence la visite en minibus. Le point positif de la visite, c’est qu’on sera seulement 6 avec une guide compétente. On roule quelques kilomètres depuis l’accueil jusqu’au premier point d’intérêt. Il s’agit des pétroglyphes ! Ce sont les gravures découvertes sur le site de Talampaya. Ces gravures représentent des scènes de chasse, des créatures imaginaires, mais aussi des petits personnages. Certains pensent même qu’il s’agirait d’astronautes. On vous laisse vous faire votre propre idée sur les photos. On trouve également des roches creusées qui devaient servir de mortier. On sait peu de choses sur les dessins à part qu’ils auraient probablement été gravés dans la roche par une ou plusieurs tribus nomades qui seraient passées par là il y a 1 500 ans.
Rafraîchissements dans le « Jardin botanique »
Le deuxième arrêt du minibus se fera près du « Jardin botanique ». Il s’agit en fait d’une zone naturellement boisée dans ce désert aride. La falaise faisant de l’ombre une bonne partie de la journée et un minuscule cours d’eau ont permis à ce jardin de se développer. On y rencontre une bonne partie des plantes natives de la région, mais aussi des maras (lièvre de Patagonie) et des guanacos qui profitent de l’eau et de l’ombre.
Nous marchons un peu plus loin vers l’immense falaise de grès rouge et découvrons la fameuse cheminée naturelle de la falaise. Il s’agit d’une formation naturelle due au vent et à l’eau qui, au fil des millénaires, ont creusé un cylindre. Ce qui impressionne tout le monde avec cette cheminée, c’est, en plus de sa hauteur vertigineuse (200 mètres quand même !), l’écho qui se produit quand on cri dedans. Il dure facilement 3 secondes et se répète au moins 3-4 fois selon la puissance du cri. On s’y amuse un peu et on retourne à l’ombre où une surprise nous attend. Le chauffeur du minibus a sorti une glacière avec des vins blancs argentins bien frais. Ça nous fait bien plaisir et même si on pourrait s’en passer, ça justifie un tout petit peu plus le prix du billet.
Une cathédrale en plein désert
Maintenant que tout le monde est bien alcoolisé (haha non, mais le soleil tape très fort), on reprend le minibus vers le troisième arrêt. Il s’agit de la « cathédrale gothique ». Cette étape doit son nom aux formations rocheuses en formes de flèches verticales qui rappellent, avec un peu d’imagination quand même, les tours d’une cathédrale gothique. Là encore, la paroi de grès s’élève à plus de 200 mètres et on se sent vraiment minuscules à côté.
Un vieux moine et une tortue ?
Le quatrième et dernier arrêt avant de revenir à l’entrée du parc est ce qu’ils appellent « El Monje » (le moine). On s’attend évidemment donc à trouver une formation rocheuse en forme de moine et c’est le cas. Cependant, ce n’est pas la seule roche qui mettra notre imagination à l’épreuve. Il y a aussi la bouteille, la tour et la tortue. Cette fois, la roche n’atteint pas la hauteur vertigineuse de 200 mètres, mais « seulement » celle de 40 mètres, ce qui est déjà très impressionnant. La visite est terminée, on profite du panorama pour prendre encore quelques photos avant de retourner à l’entrée.
Une fois à l’entrée, on a droit à la visite imprévue d’un joli petit renard gris venu voir si on avait un petit quelque chose à lui donner à manger. Évidemment, il est interdit de donner à manger aux animaux sauvages, il prend la pause, nous prendrons seulement quelques photos.
La journée se termine, il est temps de rentrer. On se met sur la route, là où le bus en provenance de Villa Union et à destination de la Rioja doit passer et on attend. On tente quand même de faire du stop auprès des rares voitures qui passent et la chance nous sourit, des touristes argentins très sympas passent par la Rioja.
Nos conseils pratiques
Visite
- Il faut être prêt à accepter à une visite très structurée. On ne s’arrête pas où on veut. Le minibus peut accueillir près de 20 personnes.
- Crème solaire, chapeau et gourde d’eau seront vos meilleurs amis.
Transport
- Pour aller au parc national Talampaya en bus vous pouvez soit partir de La Rioja (ce que nous avons fait), soit depuis Villa Union un peu plus proche. Dans les deux cas, c’est la même compagnie de bus qui fait le trajet. Depuis La Rioja, le trajet dure environ 3h30 et est plutôt bon marché en comparaison des tarifs pratiqués dans le reste de l’Argentine.
- Si vous optez pour Villa Union, vous aurez peut-être la chance d’être pris en stop par un garde-parc ou un employé de l’agence qui gère le parc, mais il faudra être tôt sur la route. Pendant la saison estivale (janvier et février), vous aurez peut-être plus de chance que des touristes vous prennent depuis Villa Union. Sinon, des remis et des agences proposent leurs services depuis Villa Union.
Logement
- Nous étions logés dans une auberge de jeunesse du centre-ville de La Rioja. L’hostel était agréable, propre et le personnel aimable alors on vous donne son nom : Apacheta hostel. Elle n’est pas réservable en ligne, mais vous trouverez sûrement votre bonheur parmi tous les hébergements qu’il y a la Rioja.
- Le parc de Talampaya dispose d’un camping gratuit sans ombre, mais avec de petites tables de pique-nique ombragées.
Tarifs (août 2016)
- L’entrée du parc national est de 120 pesos pour les étrangers.
- Si vous disposez comme nous d’un visa PVT, montrez-le et obtenez le prix pratiqué pour les Argentins : 70 pesos.
- Les excursions (obligatoires) du parc en bus vont de 450 pesos à 625 pesos
- Le bus partant de La Rioja et en direction de Villa Union vous arrête devant l’entrée du parc Talampaya pour 150 pesos par personne. Il y en a 2 ou 3 par jour dans chaque sens selon la saison. Pensez bien à demander au chauffeur de vous arrêter à l’entrée du parc.
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WAW ! merci pour la découverte et l’article très complet, j’ignorais qu’il y avait de tels paysages en Argentine qui ressemblent à ce qu’on peut trouver dans l’ouest des États-Unis.
Salut Nicolas !
Des paysages plutôt incroyables et carrément dépaysants.
Bonsoir,
Merci beaucoup pour toutes les informations!
Un détail retient mon attention, si on a un visa pvt il est possible de payer les entrées des parcs aux tarifs argentins, cela vaut uniquement pour ce parc ou bien tous les autres parcs argentins ?
Merci beaucoup!
Salut Nathalie !
En théorie cela vaut pour les parcs nationaux. Néanmoins, certains agents acceptent volontiers, d’autres non. Il ne faut pas hésiter à insister. Si tu possèdes un numéro CUIL, c’est encore mieux.
Merci de nous suivre et à bientôt !
Merci beaucoup pour cet article complet ! Je pense qu’il va bien m’aider ! Je suis actuellement en tour du monde avec mon copain. On est au Chili là. On prépare doucement (mais efficacement) notre séjour dans l’Amérique du Sud. Du coup, pour l’Argentine, votre blog m’aide beaucoup ! Un grand merci !
Bon, on est en 2018, mais j’espère que ces infos sont toujours d’actualité 😉
Bonne continuation !
Au Chili? ça serait pas à Pucón par hasard? 😀