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Victoria nous parle de son émouvante rencontre avec les habitants de Andahuaylas au Pérou. Dans le but de finaliser ses études pour devenir éducatrice de jeunes enfants, elle décide de partir en stage à l’étranger et apporter son soutien à une association locale. En parallèle, elle découvre pendant 3 mois le quotidien de la vie associative, elle apprend les us et coutumes du pays et se confronte à d’autres modes de vie.
Est-ce que tu peux te présenter ?
Je m’appelle Victoria, j’ai fêté mes 22 ans cette année au Pérou. Je suis en deuxième année de formation d’éducatrice de jeunes enfants en banlieue parisienne. Mes camarades et moi devions faire un stage à cette période-là. C’est le seul stage que nous pouvions réaliser à l’étranger, du coup, je n’ai pas hésité et je me suis lancée.
Ce bénévolat a permis de valider mon stage. Mes passions ? j’adore voyager. J’ai pu découvrir auparavant le Chili, les États-Unis, l’Espagne, la Pologne et plein d’autres pays… Mais j’ai un gros coup de cœur pour l’Amérique du Sud. Le Pérou c’était mon rêve. Pouvoir combiner le stage et en même temps pouvoir découvrir le pays, c’était génial. J’ai eu la chance de visiter plusieurs endroits du Pérou et différents sites incas. Ce voyage je l’ai réalisé avec ma plus proche amie de promotion.
Pourquoi as-tu décidé de faire du volontariat pendant ton séjour à l’étranger ?
Le Pérou c’était mon rêve. Le centre de formation où j’étudie nous a donné la chance de partir. Je me suis dit que c’était l’occasion parfaite pour visiter le pays et pouvoir voir comment vit la population et comment évoluent les enfants dans un pays « défavorisé ». L’avantage de faire ce stage à l’étranger est de permettre de nous rendre compte de la réalité des choses dans d’autres pays. Mon unique but était de découvrir le fonctionnement de la petite enfance au Pérou et dans ce type de structure. Finalement, le Pérou m’a apporté bien plus que ce que je pensais. La langue n’a pas été un problème, ma mère étant Chilienne, j’ai eu la chance d’apprendre la langue depuis toute petite, c’est vraiment un plus.
Est-ce que tu peux nous présenter l’association ?
Cette association appelée « Munay Wasi » signifie, la maison qui t’aime, soutient des projets de développement rural sans assistanat dans le domaine de la nutrition, la santé, l’éducation et de la protection infantile. Elle vient en aide à la population.
Dans les locaux de l’association, il y a une bibliothèque, un atelier couture, une école (4-6ans) et une petite tienda (petite épicerie). Dans l’association une salle est dédiée pour toutes les affaires et les dons que des bénévoles apportent pour les enfants ou adultes dans le besoin.
Les membres de l’association parlent tous espagnol, dans le quartier j’ai plusieurs fois entendu le Quechua (langue traditionnelle du Pérou), mais ils savent tout de même parler espagnol. La structure vient en aide à la population défavorisée de ce quartier, aussi bien aux enfants qu’aux adultes. L’organisation est aussi en partenariat avec une école Montessori et un orphelinat.
C’est le coordinateur qui m’a accueilli, il s’occupe de l’association et de son fonctionnement. En règle générale ce sont les bénévoles présents sur place qui accueillent les nouveaux bénévoles. J’ai pu accueillir à mon tour les nouveaux arrivants, leur présenter l’association et le fonctionnement de celle-ci ainsi que les habitudes que nous avons.
Où se trouve ton volontariat ?
L’association est située à Andahuaylas dans la région d’Apurimac, c’est la région la plus pauvre du Pérou (Andahuaylas est à 14h en car de Lima et à 8h de Cusco). Dans cette ville, ils ne fonctionnent pas vraiment avec des « adresses ». Tout le monde connait l’association, il suffit de dire « Munay Wasi » et tout le monde connait ! Ou de dire « derrière le restaurant Ponceca ». Les taxis et moto-taxi connaissent tous !
Comment peut-on y accéder ?
C’est une ville assez difficile d’accès, il y a un aéroport qui fait certains vols par semaine sinon c’est 4h30 de voiture depuis Ayacucho (plus grande ville la plus proche), comme j’ai fait moi. J’ai effectué le trajet suivant : Paris-Lima ensuite Lima-Ayacucho (50min en avion pour environ 140€) et enfin Ayacucho-Andahuaylas (4h30 de voiture pour environ 15€)
Quelle a été la durée de ton volontariat ?
Mon stage/volontariat a duré 8 semaines au total.
Quelles activités as-tu réalisées ?
La plupart de mon temps, je m’occupais de la tienda (petite épicerie) le matin et tous les après-midis. Il s’agit d’une petite boutique où l’on retrouve en grande partie des produits alimentaires du quotidien. Cette boutique permet de financer directement l’association. Je gérais les stocks et j’assurais le ravitaillement. Autour de 15h, je filais à la bibliothèque. Avec les autres bénévoles, nous faisions des animations pour les enfants. En général il y avait entre 20 à 30 enfants par jours et nous étions 3 bénévoles à accueillir les enfants. Ils avaient entre 3 et 15 ans. Nous avons remarqué que les enfants avaient l’habitude de jouer de façon individuelle. Pour y remédier, nous avons créé plusieurs jeux (Twister, un Dobble des lettres de l’alphabet, Morpion) pour qu’ils puissent vraiment jouer ensemble… Ils aiment aussi beaucoup dessiner et lire.
Par ailleurs, j’ai pu mettre en place dans la bibliothèque un système d’emprunt de livres. Ainsi ils pouvaient emporter les livres et les rendre le lendemain, après l’avoir lu.
Parallèlement, j’ai eu la chance de pouvoir faire quelques matinées à l’école Montessori et à l’orphelinat. On a aussi aidé au grand ménage des locaux de l’association, on s’est occupés des chiens. J’ai pu également accueillir les autres bénévoles. D’autres bénévoles, deux Argentins ont passés 10 jours et ont aidé à refaire la peinture de la partie chambres et salle de bain.
Comment se déroulait une journée de travail ?
Mon emploi du temps était le suivant : 9h-12h à la tienda, puis 15h-18h à la bibliothèque. J’avais tous les week-ends de libre ce qui m’a permis de faire de belles randonnées dans les hauteurs de la ville avec les autres bénévoles.
Quels ont été les échanges avec l’hôte ?
C’est une association où les bénévoles sont assez autonomes et libres dans ce qu’ils veulent faire dans l’association. Le coordinateur passe de temps en temps pour voir comment ça se passe et pour discuter avec les nouveaux volontaires. J’ai pu échanger pas seulement avec l’hôte, mais aussi avec les habitants du quartier !
Petite parenthèse, par rapport à l’atelier couture juste à côté de la bibliothèque où venaient beaucoup de maman (la couture à lieu le lundi, mercredi et vendredi). Les mamans déposaient aussi leurs enfants à la bibliothèque. Elles appréciaient ce moment de détente, d’apaisement le fait de savoir que leurs enfants sont juste à côté et qu’ils s’amusent sagement entourés d’adultes. Cependant, elles étaient tellement détendues, qu’elles avaient souvent tendance à dépasser l’heure, au lieu de finir à 18h ils nous arrivaient de fermer la bibliothèque vers 19h/19h30. C’est dans ces moments-là, que je me suis dit, peu importe l’heure à laquelle je ferme les portes, les enfants sont tellement contents de venir jouer ici. En plus de ça, ils reçoivent beaucoup d’affection de la part des bénévoles… ils sont en sécurités. Les enfants sont très attachants, même si votre espagnol n’est pas parfait, c’est tout à fait faisable de parler avec eux. Ils sont tellement attachants qu’il m’a été difficile de les quitter, j’en ai même pleuré en les serrant dans mes bras après avoir reçu une multitude de dessins…
Combien y avait-il de volontaires ?
Nous étions 3 volontaires pendant 2 mois (ma copine de promotion, un Belge de 19 ans que nous avons rencontré sur place et moi-même). Deux filles de profession sociale sont venues pendant 10 jours. C’est surtout pendant la période d’été en France où il y a le plus de bénévoles, des fois jusqu’à 20/25 bénévoles !
Comment peut-on découvrir les environs ?
On peut facilement visiter les environs en taxi ou combi ! J’ai pu faire de la randonnée, voir la Lagune de Pacucha et les ruines de Sondors, c’était vraiment très beau ! Il y a aussi Pampachiri (d’autres ruines et maisonnettes en pierres) à voir, mais la météo ne m’a pas permis d’y aller ! (Ça sera pour la prochaine fois !)
Le reste de mes visites je les ai faites après mon stage. J’ai passé une dizaine de jours à Cusco où j’ai pu visiter les ruines de Sacsaywaman, Q’enqo, Puka Pukara, Tambomachay, Pisac, Moray, Chinchero… et le Machu Picchu ! Ensuite direction Lima pour passer quelques jours et j’ai ensuite pris un vol pour revenir en France.
Quelles sont les conditions d’hébergement ?
L’hébergement se fait dans l’association. Il y a « la maison des volontaires » avec plusieurs chambres. Les toilettes, salles de bains et cuisines sont communes avec les volontaires. Il faut juste payer 10 soles par nuit soit 2,50€ environ. L’argent que nous reversons revient à l’association pour les frais quotidiens.
Comment se passent les repas ?
Les repas étaient à ma charge. Les repas se font dans l’association ou à l’extérieur, comme vous le sentez, avec ou sans les autres volontaires ! Je faisais les courses que je voulais, certaines fois, on faisait la cuisine avec un bénévole belge. J’ai pu découvrir beaucoup de plats différents, mais tous ou presque sont à base de poulet, riz et frites/pommes de terre ! Ne vous inquiétez pas on mange super bien là-bas ! Petit conseil pour l’eau, il ne faut boire que de l’eau de bouteille si vous ne voulez pas tomber malade…
Y a-t-il internet ?
Oui il y avait le wifi, mais en pleine montagne à 2900 mètres d’altitude, la connexion n’est pas parfaite. Concernant les opérateurs téléphoniques je dirais que le mieux c’est Claro. Pour 5 soles soit environ 1€30 j’avais droit à WhatsApp illimité pendant 30 jours ! WhatsApp c’est ce qui est le plus utilisé là-bas.
Qu’as-tu pensé de ton volontariat ?
Le point fort de cette expérience
Avec un peu de recul, j’ai beaucoup trop de points forts pour n’en citer que quelques-uns. J’ai des souvenirs plein la tête aussi bien avec les enfants de l’association, qu’avec la population, les gens avec qui j’ai créé des liens… Les paysages aussi, à couper le souffle dans tous les sens du terme.
Nous étions vraiment autonomes dans cette association. Ça m’a beaucoup plu, ce côté où tu te gères totalement. Tu organises tes journées, tes activités, tes repas, tout !
Le point faible de cette expérience
Quant aux points faibles de l’expérience, je dirais, qu’il faut se laisser du temps pour s’acclimater, aussi bien culturellement, qu’émotionnellement… Je m’explique, nous ne partageons pas la même culture, le même niveau de vie, les mêmes religions… Tout y est différent. Le choc culturel peut-être perçu comme un petit point « négatif », un point sur lequel le volontaire doit s’adapter et comprendre son environnement de façon sereine.
Concernant l’association, je voulais vous prévenir, qu’il ne faut pas s’attendre au confort que l’on a chez nous. Vivez l’expérience en sachant que vous y allez pour une courte durée et que vous retrouverez votre confort ensuite vous verrez se sera encore plus magique !
Qu’est-ce que tu retiens ?
J’ai adoré mon expérience, je suis tombée sous le charme de ce pays. Je n’ai qu’une hâte, c’est d’y retourner. Les gens sont très abordables et toujours prêts à vous aider. Vous aimez la montagne ? Vous serez servis aussi, les montagnes sont juste magnifiques, vous ne savez même plus où regarder tellement il y a de choses à voir dans tous les sens. Je ne regrette pour rien au monde mon séjour, même si au début il y a eu pendant quelques jours le choc culturel. Je pense que c’est bien de l’avoir vécu, car j’ai pu avoir un nouveau regard sur la vie, vivre dans un pays étranger, vivre (presque) comme les Péruviens.
J’ai rencontré des gens qui ont changé ma vision des choses et qui ont, d’une façon ou d’une autre, apporté un grain de folie à mon séjour.
J’ai un retour à faire sur mon bénévolat au moins d’avril. Étant en deuxième année, je dois présenter aux premières années de mon école ce que j’ai fait et ce que ça m’a apporté. Nous sommes actuellement en train d’étudier la thématique du handicap, je dois donc, en plus de l’oral, combiner le handicap et le Pérou, comment est-ce que les Péruviens abordent le sujet du handicap.
En ce qui concerne le « pratique » à prendre dans la valise, n’oubliez pas les chaussures de randonnées et l’imperméable. Je dirais que c’est les deux choses qui m’ont le plus servi !
Contact
Si vous souhaitez contacter l’association , voici l’email : munay@free.fr
Vous pouvez également les contacter via l’une des personnes qui gère l’association, le nom de la personne sur Facebook est Semillas De Munay Semillas De Munay.
Nous remercions Victoria qui a bien voulu partager son stage réalisé dans une association Péruvienne. Nous espérons que la lecture de ce témoignage vous incitera à apporter votre soutien à long terme dans une communauté. Retrouvez des photos de son aventure sur sa page Facebook.
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Très belle expérience félicitations à cette jeune fille