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Salta est, avec Jujuy, une province Argentine réputée pour ses paysages et ses traditions andines. Sa capitale se nomme également Salta. On la surnomme « Salta la linda », ce qui signifie « Salta la belle ». Les paysages des environs de Salta sont parmi les plus spectaculaires d’Argentine. Pourquoi ? Des formations rocheuses exceptionnelles, des roches colorées et des villages reculés. Nous avons déjà raconté notre découverte de la Quebrada de Humahuaca et ses montagnes colorées. Nous allons vous faire découvrir notre roadtrip dans le sud de Salta.
Roadtrip de 4 jours dans le sud de Salta
Nous avons rencontré, grâce au groupe Facebook des Français en Argentine, 3 autres Français avec qui nous avons partagé la location d’une voiture pour ces 4 jours (du 21 au 24 juillet). En effet, contrairement à la Quebrada de Humahuaca, il n’y a pas de transport en commun pour se déplacer facilement. L’unique autre option (sans passer par une agence) est de faire du stop. Nous avons rencontré d’autres voyageurs ayant tenté l’expérience, ils ont réussi, mais pas sans peine et en attendant des heures sans voir passer un seul véhicule. Bref, nous avons choisi la facilité.
Cette boucle sud de Salta est un circuit assez réputé, il passe par Salta, Cachi, Molinos, Angastaco, Cafayate (la fameuse route 40) et retourne à Salta par la route 68. Il est possible de faire cette boucle dans l’autre sens, mais il est plus économique de le faire dans ce sens. En effet, la route 68 de Cafayate à Salta grimpe, mais est asphaltée alors que la route 40, sur ce tronçon est pratiquement uniquement de gravier (ripio), il est donc préférable de la prendre dans le sens de la descente, depuis Salta.
Dans la vie, il n’y a que des cactus
Salta – Cachi en passant par le parc national los Cardones
Nous avons commencé par traverser les vallées Calchaquies en passant par le parc national des Cardones (Parque Nacional los Cardones). Les cardones sont les fameux cactus qu’on a tous en tête quand on évoque le mot « cactus ». Ce sont des plantes qui peuvent mesurer jusqu’à 10m de haut. Sa particularité est que, faute de forêts, son bois est très utilisé dans cette région. Aussi bien pour de l’artisanat que pour construire des maisons. Nous traversons donc ce parc national en voiture en faisant régulièrement des pauses photo pour immortaliser ces paysages que nous découvrons pour la première fois.
Nous arrivons au village de Cachi que nous pensions un peu plus authentique que ça. Finalement, le village est assez joli, mais très touristique. Nous cherchons l’office de tourisme pour savoir ce que nous pouvons faire en cette fin d’après-midi. Il n’y a pas une offre foisonnante, nous nous dirigeons vers un point de vue sur la vallée. La vue est jolie, mais rien d’incroyable. Bref, nous allons nous coucher dans 2 hostels différents car le peu d’hébergements disponibles étaient ou complets ou hors budget.
Des vignes à la Quebrada de las Flechas
Cachi – Angastaco en passant par la Bodega loca et Molinos
Nous reprenons la route 40 en faisant toujours de nombreuses pauses photo. Sur les conseils des guides que nous avions (Lonely et Routard), nous passons voir une Bodega (une exploitation vitivinicole) qui produit du vin avec des vignes parmi les plus hautes du monde… Finalement, on aurait largement pu s’abstenir. Nous avons fait un détour assez important pour voir la bodega d’un mégalo … Le proprio s’est fait construire sa bodega au milieu de nulle part, un ami artiste (James Turrell, lui aussi mégalo) s’est fait construire son musée sur mesure à côté de la Bodega. La visite de la Bodega et du musée est gratuite (heureusement), mais ils se rattrapent sur le prix du vin. Ce vin est d’ailleurs censé être produit de manière écologique, bien que le patron se déplace seulement en hélicoptère… C’est sûr que quand on a des vignes en Californie, en Australie, en Afrique du Sud, en Argentine (et sûrement ailleurs), on doit avoir un bilan carbone assez catastrophique. Bref, on a décidé de l’appeler Bodega loca pour ne pas la nommer.
La deuxième partie du trajet sera un peu plus sympa, on passe par le village de Molinos, très calme et agréable. Les maisons sont pour la plupart en pisé (un genre de torchis) et l’église possède un toit dont la charpente est entièrement faite en bois de cactus ! Nous décidons d’aller jusqu’à Angastaco pour y dormir et nous avons bien fait. Le paysage est superbe, des formations rocheuses assez étranges abritent le village. On découvre en arrivant, grâce à une pancarte, que les environs du village sont classés « monument naturel ». Ce paysage a été formé, il y a des millions d’années, par un ancien lac.
La nuit commence à tomber, nous observons le coucher de soleil depuis un point de vue au bord du village. Nous nous mettons ensuite en quête d’un comedor pour manger, c’est ici que nous mangerons notre premier « matambre », une pièce de bœuf assez peu consommée en France, mais excellente.
Un petit air de Machu Picchu aux ruines de Quilmes
Angastaco – Cafayate en faisant un détour par les ruines de Quilmes
Nous quittons le village d’Angastaco en roulant tranquillement sur la route 40 et son gravier. Nous décidons de prolonger la route et faire un détour pour découvrir les ruines de Quilmes. Quilmes ? Oui oui, comme la bière la plus consommée en Argentine, sauf qu’il s’agit là des ruines laissées par les Indiens Diaguita. Ils ont été persécutés pendant près d’un siècle par les Espagnols jusqu’à ce qu’ils soient déportés à Buenos Aires à pied… Après un tel trajet, sur les 2000 déportés, seulement quelques centaines sont arrivés jusqu’à la capitale. Les ruines sont assez imposantes, il ne reste pas grand-chose, mais on peut quand même se rendre compte de la cité qui devait exister auparavant. Ils se sont installés à flanc de colline, les maisons les plus basses étaient celles du peuple et plus on monte dans la colline, plus on s’élève dans la hiérarchie. Il existe un sentier sur la droite du site et un autre sur la gauche, ils mènent jusqu’à des tours de guet.
On peut parvenir jusqu’en haut des ruines et même rejoindre l’autre sentier. On obtient une vue imprenable sur la vallée. Depuis les maisons du haut, on pouvait facilement voir arriver d’éventuels assaillants.
Nous profitons du temps qu’il nous reste avant d’entrer à Cafayate pour découvrir la rivière colorée « Rio colorado ». Il s’agit d’un canyon assez étroit à proximité de Cafayate où coulent une rivière et plusieurs cascades. Le paysage est assez changeant, car tout est très sec en arrivant, mais au milieu du canyon, tout est très verdoyant. Nous nous enregistrons à l’entrée du canyon, des gardes surveillent que personne ne va y camper. Il paraît qu’il peut y faire très froid la nuit et que des pumas rôdent dans les parages. Bref, nous y allons et nous marchons 1h30 environ avant de tomber sur des policiers qui nous disent qu’il est temps de faire demi-tour. Nous sommes un peu déçus, nous ne pensions pas que la balade était si longue. Il faut environ 4h pour aller jusqu’au bout et pareille pour en revenir. Dommage, car le lendemain nous devons rendre la voiture à Salta, nous n’aurons pas le temps d’y aller de nouveau.
En tout cas, ce que nous avons pu voir nous a bien plu. Nous rentrons finalement à l’hostel où nous allons faire un Asado pour la despedida (pot de départ) de Théo. C’est l’un des Français du roadtrip qui finit son échange universitaire et rentre en France dans quelques jours. Nous passerons une super soirée en compagnie d’autres voyageurs de l’hostel.
De Cafayate à Salta, la Quebrada de las Conchas
La route entre Cafayate et Salta n’est pas la mythique route 40, mais la 68. Quoi qu’il en soit, toute la partie proche de Cafayate est magnifique. Nous traversons la Quebrada de las Conchas dont les roches rougeoyantes aux formes assez incroyables nous feront tourner la tête plus d’une fois. Nous nous arrêtons donc pour découvrir la Garganta del Diablo (ou gorge du diable, oui encore une autre après celle des chutes d’Iguazu et de Tilcara), mais aussi l’anfiteatro qui sert vraiment d’amphithéâtre à un guitariste talentueux. La suite de la route est assez monotone et tout le monde s’endort assez rapidement. Nous arrivons à Salta, on rend la voiture, ça y est, le roadtrip de Salta est terminé.
On ne regrette absolument pas d’avoir opté pour le partage d’une voiture de location. On a bien vu que les routes n’étaient pas très fréquentées et surtout, on pouvait s’arrêter et repartir quand on voulait et où on voulait. Les paysages sont très différents entre chaque étape et on en prend plein les yeux. Si vous disposez d’un peu plus de temps, vous pouvez ajouter San Antonio de los Cobres à cet itinéraire. Il s’agit d’un village assez touristique, mais réputé pour être aussi entouré de paysages superbes. C’est aussi dans cette bourgade que passe le fameux et dispendieux train de nuages « tren a las nubes ».
j’aime beaucoup le petit canyon de la fin! Ah les groupes FB, bien pratiques dans ces moments :p